L'ABC de la réanimation

 Glossaire des principaux termes utilisés dans un service de médecine intensive et réanimation par l’équipe de soignants.

A

AIDE-SOIGNANT 

Les aides-soignants aident les infirmiers dans leurs tâches, ils s’occupent également de l’hôtellerie, de l’approvisionnement des réserves, et de la stérilisation.

ALIMENTATION ENTERALE/PARENTERALE

Lorsque les patients ne peuvent plus s’alimenter par la bouche (sédation, coma, problèmes de déglutition…) on peut les alimenter par l’intermédiaire d’une sonde placée dans l’estomac : la sonde gastrique. C’est ce qu’on appelle l’alimentation entérale. Si le tube digestif n’est pas fonctionnel une autre possibilité est de faire passer les aliments directement par les veines dans les perfusions, c’est alors ce que l’on appelle l’alimentation parentérale. Les aliments sont administrés sous forme liquide et couvrent l’ensemble des besoins du patient.

AMNÉSIE

Il est fréquent que les patients ne se souviennent pas de tout ou partie de leur séjour en réanimation. Les causes de l’amnésie sont multiples : médicaments amnésiants, infection grave, troubles du sommeil, confusion… Permettre aux patients de comprendre ce qui s’est passé durant les phases qu’ils ont oubliées permet une meilleure rémission psychologique.

ARRÊT CARDIAQUE

Le coeur fait circuler le sang dans l’organisme et permet ainsi l’apport en oxygène aux cellules des différents organes. Lors d’un arrêt du coeur, l’apport en oxygène est interrompu et les cellules se détruisent rapidement. En quelques minutes, les conséquences peuvent être irréversibles. Ainsi, la rapidité de prise en charge (massage cardiaque, ventilation) est essentielle pour minimiser au maximum les séquelles possibles.

C

CADRE DE SANTE PARAMÉDICAUX

Les cadres de santé paramédicaux sont des infirmiers ayant suivi une formation supplémentaire dans le domaine du management. Ils s’occupent de la gestion du service en termes de logistique et de personnel.

CATHÉTER

Les cathéters sont des tubes souples et creux qui sont insérés dans les veines ou les artères du patient. Les cathéters permettent l’administration des médicaments ou la surveillance des pressions dans les vaisseaux. Ils sont souvent nécessaires pour le traitement des malades de réanimation. L’insertion est effectuée stérilement, sous anesthésie locale. Leur entretien nécessite des soins stériles.

CHEF DE CLINIQUE et PRATICIEN HOSPITALIER

Les chefs de cliniques et praticiens hospitaliers sont docteurs en médecine. Ils ont généralement en charge 6 patients et supervisent le travail des internes ainsi que la formation des externes (ou étudiants en médecine).

CHOC

Chute brutale et profonde de la tension artérielle. Rapidement, cet état clinique peut avoir des conséquences graves sur les organes (reins, poumons, foie,…). On peut distinguer plusieurs types de choc : le choc septique, lié à une infection grave ; le choc hémorragique, lié à une perte de sang importante ; le choc cardiogénique, lié à un mauvais fonctionnement du coeur et enfin le choc anaphylactique, lié à une allergie grave.

CONFUSION

Il est courant également que les patients éveillés en réanimation soient un peu confus et perdus. Ce peut être dû au stress, à l’infection, aux médicaments ou à la fatigue. Il est conseillé de les resituer régulièrement dans l’espace et dans le temps en leur rappelant où ils sont, le jour et l’heure. Les supports d’information (radio, TV…) sont souvent utilisés pour leur permettre de garder conscience du temps qui passe dans un environnement clos où tous les jours se ressemblent.

D

DÉFIBRILLATEUR

Un défibrillateur est un appareil dont le rôle est d’analyser l’activité du coeur d’une personne en arrêt cardio-respiratoire. Si le défibrillateur détecte un rythme choquable, la machine permet de délivrer un choc électrique, ou défibrillation.

DIALYSE OU ÉPURATION EXTRA-RÉNALE (E.E.R.)

Technique qui consiste, par l’intermédiaire d’un cathéter et d’une machine, à nettoyer le sang des déchets toxiques qui s’accumulent lorsque les reins fonctionnent mal ou dans des situations critiques.

DIÉTÉTICIENS

Les diététiciens sont sollicités afin de s’assurer que les patients reçoivent des apports nutritionnels adaptés à leurs besoins.

DRAIN

Tuyau placé dans le corps afin de permettre l’élimination de sang, d’air ou de sécrétions qui pourraient entraver la bonne cicatrisation ou le bon fonctionnement d’un organe.

E

ÉCHOGRAPHIE

L’échographie est un examen externe permettant d’explorer l’anatomie et les fonctions de certains organes. Le médecin applique une sonde contre la peau au niveau de l’organe qu’il souhaite explorer, cette sonde émet des ultrasons qui traversent les tissus puis lui sont renvoyés sous la forme d’un écho. Le signal est alors analysé par un système informatique qui retransmet en direct une image sur un écran vidéo. C’est un examen rapide et indolore.

EXTERNE

Les externes, ou étudiants en médecine, sont présents dans les services le matin et vont en cours l’après midi. Ils participent à la surveillance des patients tout en se formant à leur future profession.

F

FIBROSCOPIE

Le principe de cet examen consiste à explorer l’intérieur du corps à l’aide d’un endoscope introduit par un orifice naturel. L’endoscope ou fibroscope est composé d’un tube souple de quelques millimètres de diamètre dans lequel est insérée une fibre optique. Il possède une source lumineuse à l’une de ses extrémités. Certains utilisent une mini caméra et sont connectés à un écran vidéo. Ils peuvent être équipés de pinces afin de réaliser des prélèvements pour une analyse en laboratoire. Un système de commande permet de se diriger une fois à l’intérieur du corps. La majorité des fibroscopies se font sous anesthésie générale.

FONTE MUSCULAIRE

L’immobilité forcée entraîne une fonte musculaire qui peut être impressionnante lorsque l’hospitalisation en réanimation se prolonge. La récupération de l’autonomie en sera d’autant plus longue, c’est pourquoi les kinésithérapeutes et les infirmiers interviennent précocement pour enrayer ce phénomène en mobilisant les patients dès qu’ils sont en état de le supporter.

H

HYPOTHERMIE

Dans certains cas, afin de protéger les cellules du cerveau, il est possible de mettre les patients en hypothermie, c’est à dire de refroidir leur corps en dessous de 36 degrés (en général autour de 34 degrés). Cette thérapie dure en général 24h. Les patients sont alors maintenus endormis car l’hypothermie est un état très désagréable.

I

IATROGÈNE

Troubles provoqués par un traitement médical ou un médicament.

INFECTIONS NOSOCOMIALES

Ce sont des infections acquises au sein de l’hôpital. En réanimation, et malgré l’attention constante portée à l’hygiène, elles concernent en moyenne 1 patient sur 5 du fait de leur grande fragilité et des techniques invasives.

INFIRMIER ET INFIRMIÈRE

Les infirmiers et infirmières effectuent les soins prescrits ainsi que les soins d’hygiène et de confort en binôme avec les aides-soignants. Un infirmier en service de réanimation a 3 patients en charge.

INTERNE

Les internes sont de jeunes médecins ayant passé le concours de l’internat (à la fin de la 6e année d’études). Ils sont habilités à prescrire sous la responsabilité du chef de clinique. Ils sont très présents au sein des unités : ce seront pour vous des interlocuteurs de premier plan.

INTUBATION

Acte médical consistant à placer une sonde, par la bouche ou le nez, dans la trachée d’un patient anesthésié afin de le ventiler (apport d’oxygène pour l’aider à respirer). L’Extubation, c’est le retrait de cette sonde.

K

KINESITHÉRAPEUTE

Les kinésithérapeutes ont un rôle majeur en réanimation. Ils passent quotidiennement auprès des patients afin d’entretenir la souplesse des articulations et faire travailler les muscles. Leur rôle est également très important dans le sevrage de la respiration artificielle.

L

LUNETTE A OXYGÈNE

Utilisée pour la ventilation non invasive, c’est un tuyau permettant d’apporter à l’entrée des narines un supplément d’oxygène dans le cas où l’oxygène présent dans l’air ne suffit pas au patient.

M

MONITEUR OU SCOPE

Un moniteur (ou « scope ») enregistre en permanence le rythme cardiaque et respiratoire, la pression artérielle et la saturation en oxygène dans le sang. Ces données sont relevées grâce à des capteurs et des électrodes reliés au scope. Les moniteurs sont configurés pour alarmer le personnel soignant si l’état du patient est instable. Ces moniteurs sont également connectés à des stations de surveillance centrales afin que l’état du patient reste surveillé en permanence, même lorsque le personnel soignant est hors de la chambre.

0

OEDÈMES

Pour administrer les médicaments, on les dilue dans des solutions à base d’eau afin de ne pas irriter les veines. Ainsi, chaque jour, les patients reçoivent de grandes quantités de liquides, et malgré les traitements destinés à favoriser l’élimination, il est extrêmement courant que les patients de réanimation aient des oedèmes. Les membres gonflent, notamment les mains. Il arrive dans certains cas que ces gonflements soient généralisés à l’ensemble du corps y compris le visage, cela se résorbe par la suite. Les patients sont régulièrement pesés et lorsque cela est nécessaire, il est possible d’accélérer cette résorption.

P

POMPE À PERFUSION OU POUSSE SERINGUE

Une pompe à perfusion (ou un pousse seringue) est un dispositif qui permet d’injecter des médicaments et des liquides dans les veines, souvent par l’intermédiaire d’un cathéter inséré dans une grosse veine.

POMPE À NUTRITION

Cette pompe permet d’alimenter les patients qui ne peuvent avaler leur nourriture eux-mêmes en injectant directement l’alimentation dans l’estomac à débit constant.

PRESCRIPTION

Les prescriptions sont actualisées en permanence, le matin après avoir pris connaissance des derniers résultats d’examens et au fur et à mesure de la journée, selon l’évolution des paramètres vitaux (pouls, tension, saturation en oxygène) et l’évolution de l’état du patient.

S

SCANNER

Le Scanner est aussi appelé tomodensitométrie. C’est un examen qui utilise les rayons X. Le principe consiste à réaliser des images en coupes fines d’une partie du corps. Le tube de rayons X tourne autour du corps du patient et des images sont obtenues informatiquement. Il faut ensuite les ‘lire’ pour permettre un diagnostic. Fréquemment, un produit de contraste à base d’iode est utilisé pour améliorer leur qualité, il est généralement injecté par perfusion.

SÉDATION (COMA ARTIFICIEL)

Administration de médicaments assurant un sommeil de qualité. Cela évite la douleur et permet aux patients de mieux tolérer le respirateur.

SONDE D’INTUBATION

D’elle dépend la respiration et donc la vie de votre proche. Elle passe par la bouche et est généralement fixée avec un cordon qui entoure la tête du patient. Souvent, cela creuse un peu les joues et modifie légèrement le visage. Cela peut être un peu impressionnant.

SONDE GASTRIQUE

Une sonde gastrique (ou sonde d’alimentation) contribue à nourrir le patient au cours de son séjour en réanimation. Le patient reçoit par cette sonde une alimentation équilibrée, comportant des quantités adaptées de glucides, protéines, lipides, vitamines et sels minéraux. Une sonde gastrique peut être insérée dans l’oesophage et l’estomac par le nez ou par la bouche. Parfois, une sonde de gastrostomie peut être insérée directement dans l’intestin grêle par une petite intervention chirurgicale.

SYSTÈME D’INFORMATISATION DU DOSSIER MÉDICAL

Le système d’information est fondamental en réanimation : il permet d’avoir un accès rapide à l’ensemble du dossier médical du patient.

T

TRACHÉOTOMIE

Petite intervention qui consiste à placer une sonde respiratoire dans la trachée via une incision à la base du cou. On l’effectue dans le but de faciliter et d’accélérer la récupération d’une autonomie respiratoire lorsque le processus est trop long et/ou inconfortable pour le patient. Dans la plupart des cas, cette trachéotomie est ensuite retirée et l’orifice cicatrise spontanément.

TRANSPORT

Déplacement d’un patient vers un autre service de l’hôpital pour un examen ou une intervention chirurgicale. Lors de ce transport, la continuité des soins et de la surveillance se poursuit. C’est un acte délicat nécessitant une logistique particulière et un accompagnement médicalisé.

V

VENTILATEUR OU RESPIRATEUR

De nombreux patients ont besoin d’aide pour respirer pendant leur séjour en réanimation. Il arrive donc que l’on ait recours à un respirateur. C’est une machine qui souffle de l’air dans les poumons du patient et assiste celui-ci lorsqu’une maladie respiratoire, cardio-vasculaire ou un coma compromettent l’efficacité de la respiration. Cela permet de maintenir une teneur en oxygène stable et suffisante dans le sang des patients ainsi que d’en éliminer le gaz carbonique. Pour cela, le patient sera relié au ventilateur grâce à la sonde d’intubation placé dans sa trachée. La mise en place de cette sonde s’effectue toujours sous anesthésie.

VENTILATION NON INVASIVE (V.N.I.)

La ventilation non invasive est une méthode alternative à l’intubation dans certains cas précis. Elle s’effectue avec un respirateur qui insuffle de l’air de la même manière qu’avec une sonde mais au moyen d’un masque placé hermétiquement sur le visage.